Magdalith
Métier principal: Acting
Né(e) le: 1932-08-04
Décédé(e) le: 2013-09-14
Lieu de naissance: Toulouse, Haute-Garonne, France
Biographie
Magdalith, de son vrai nom Madeleine Lipszyc, est une artiste française, née le 4 août 1932 à Toulouse et morte à Draveil (Essonne) le 14 septembre 2013. Profondément marquée par la Shoah où elle perdit de nombreux membres de sa famille, elle commença à partir des années 1960 une carrière originale et prometteuse de chanteuse, instrumentiste et danseuse; elle obtint en 1961 le Grand Prix de l’Académie Charles Cros. Cependant, elle se retira dans un couvent dès 1975; elle composa alors en français de nombreuses pièces liturgiques inspirées du grégorien. Son intuition musicale fut de chercher les racines du grégorien dans le chant synagogal. Baptisée dans la foi catholique à l’âge de 19 ans, Magdalith n’a jamais renié son appartenance au peuple juif qui s’exprime dans l’ensemble de son œuvre artistique.
Les origines familiales de Magdalith sont décrites dans l’ouvrage consacré à son père, Jankiel Lipszyc, que sa propre sœur a écrit. Jankiel (1898-1944) est originaire de la Pologne russe. Il la quitte à 14 ans, alors qu’il rêve de devenir chanteur d’opéra, et travaille comme maroquinier. Arrivé à Paris en 1931, il se marie avec Esther Tygel (1901-1989). Esther et sa famille viennent de Varsovie; fuyant l’antisémitisme, ils arrivent à Paris en 1905.
Mariés, Jankiel et Esther s’installent à Toulouse dès 1931 en ouvrant un magasin de maroquinerie de luxe. Madeleine (Magdalith) voit le jour en 1932, Louis en 1937 (il meurt 3 ans plus tard) et Arlette en 1943.
La demande de naturalisation de Jankiel piétine dans le contexte antisémite français d’avant-guerre. Pourtant en 1939 il s’engage volontairement dans les divisions de l’armée polonaise en France; fait prisonnier en juin 1940, il revient à Toulouse un an plus tard malade et affaibli.
Les rafles de Juifs ayant commencé dans la zone libre, Jankiel envoie sa femme et ses enfants se cacher à la campagne à Revel, à 30 km au sud de Toulouse), pendant qu'il poursuit une vie clandestine dans son magasin fermé. Mais lui et ses proches sont arrêtés à la suite d'une dénonciation; il est exécuté en représailles à la tentative d’évasion d’un prisonnier (mai 1944), tandis que les autres membres de sa famille sont envoyés à Auschwitz. Jankel avait caché à sa famille qu'il était membre de l’Armée Juive (une organisation clandestine crée en 1941 à Toulouse).
À l’école, elle subit l’antisémitisme de ses camarades. En mai 1944, Magdalith avec sa soeur et sa mère vont se cacher à Revel pendant un mois dans une pièce insalubre et sans confort ressemblant à une cave. Alors que Magdalith prend le train pour Toulouse afin de changer les cartes d’alimentation, elle se sent traquée, saute du train et revient à Revel. C’est précisément le jour où son père et les autres membres de la famille sont arrêtés; elle y verra un «miracle».
L’angoisse d’être découvertes ou dénoncées, la précarité de leur vie clandestine, ainsi que la douleur de la perte de Jankiel, ont profondément marqué Magdalith; à la libération elle se retrouve couverte d’un impétigo avec des plaques purulentes sur tout le corps. Elle gardera une santé fragile tout au long de sa vie. ...
Source: Article "Magdalith" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.